Observatoire Astronomique de Puimichel

Alpes de Haute Provence (04700)

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L'histoire du miroir qui s'est fendu.

 

Le projet du télescope de 1 mètre remonte à 1972 !

Il faut remonter au 1er observatoire realisé par Dany Cardoen. Il a alors 19 ans et cotoie parmis les étudiants de son école un certain Luc Meesen, dont le père est un médecin de la ville de Ieper (Belgique). Le docteur Meesen, passionné par l'astronomie et les sciences en général, sait par son fils que Dany a déjà réalisé quelques miroirs de telescopes "pour essayer". Curieux de découvrir son travail, le médecin organise une rencontre. Le jeune Dany se rend à son domicile, et lui présente ses réalisations, lui explique les techniques qu'il a employées. Meesen est impressionné et interessé à la fois. Il ne tardera pas à proposer au tailleur de miroirs son premier projet sérieux : Un telescope de 400mm ! Ce premier T400, financé entièrement par Meesen vit le jour un an plus tard. Motivé par sa reussite, Cardoen dessine les plans du télescope de 1 mètre qui aboutira 15 années après.

Il est interessant de savoir que Cardoen rachetera le T400 à Meesen avant de partir s'installer en France à Puimichel.

 

Quand le projet a pris forme...

Nous sommes en 1982, Cardoen est arrivé Puimichel avec sa future épouse Arlette. Il se met en quête d'un blank (verre brut) et démarche les principaux constructeurs dans le monde, il en parle autour de lui. Jusqu'a ce qu'un de ses ami, Gerhart Klaus (Suisse) trouve chez Simmon aux Etats-Unis, un verre de 1,06m pour 8000 dollars. Une fortune. Cardoen, toujours en contact avec son ami Luc, lui demande encore une fois l'aide de son père. Le docteur accepte de financer l'achat, et ce sera Luc qui fera le voyage aux US pour négocier le verre.

Pour la petite histoire, quelques semaines plus tard les 2 hommes réceptionnent la caisse de 200 kg à l'aéroport de Roissy. Une caisse énorme, un peu trop, puisque en l'ouvrant elle contenait 200 kg de cacahuètes !

Après moultes efforts pour récupérer la bonne caisse, celle-ci arrive enfin à destination. Après examen, le verre laisse apparaitre des traces de coulures internes. Mais à l'époque Cardoen ne connait pas l'incidence de tels défauts.

Le travail du verre à commencé, nous sommes en cours d'ébauchage, la machine construite pour l'occasion n'a pas encore terminé sa première passe, mais une grande quantité de verre a déjà été enlevée. La chose n'est pas encore visible mais le verre est en train de se plier! Les tensions internes sont enormes. Cardoen observe le reflet de la lumière sur la surface et constate avec stupeur qu'il y a une différence de couleur sur une ligne qui coupe le miroir à peu près en son centre! C'est bien sûr une catastrophe, le verre est en train de se fissurer. Le lendemain les tensions internes avaient eu raison de la structure du verre : il s'était fendu en deux.

Le projet etait fortement compromis. Gerhart Klaus propose alors de contacter Jean Texereau, sommité mondiale en matière de fabrication de miroir. Après quelques explications au téléphone, Jean Texereau explique que la cassure etait prévisible aux vues des traces de coulures internes. Cardoen se rend chez Texereau à plusieurs reprises. Texereau lui expliquera les tensions internes du verre, que celles-ci peuvent facilement être décelées avec un filtre polarisé. Texereau étudiera aussi les plans du barillet 18 points fixes que Cardoen a dessiné, et l'orientera vers une nouvelle technique, encore très peu répendue : les points astatiques. Il préconisera 3 points fixes et 12 astatiques. Enfin, c'est Texereau qui décidera Cardoen sur le choix de son prochain verre qui sera un verre Zérodur de chez Schott (Allemagne) de rapport diamètre/épaisseur de 1/10, au lieu de 1/6.

h.j.

 

Dany et Arlette sur la table de jardin à $8000

 

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